Écoutez l’ensemble de l’intervention d’Olwen Dénès du groupe EFC, suite au rapport sur le Développement Durable présenté par Emmanuelle Rousset (groupe de gauche socialiste et citoyen) lors de la session du 30 janvier 2025. Département Ille-et-Vilaine.
Session de janvier 2025
Intervention rapport 1 sur le Développement Durable
2024 aura été l’année la plus chaude jamais enregistrée à l’échelle mondiale, dépassant le seuil de 1,5 °C de réchauffement pour la toute première fois. Nos océans également non jamais été aussi chauds, non seulement à la surface mais aussi dans les 2 000 mètres supérieurs. Dans le même temps, le déclin de la biodiversité se poursuit inexorablement. Selon le rapport de l’ONG planète vivante, les populations de vertébrés sauvages ont décliné de 73% depuis 1970, avec un pic à 85% pour les populations d’eau douce.
En Bretagne, nos cours d’eau se vident de nos poissons migrateurs tandis que 16 espèces sont déjà considérées comme éteintes régionalement, telles que le pic cendré ou la bécassine des marais.
En Ille-et-Vilaine, d’après les dernières données connues de l’Observatoire de l’Environnement en Bretagne, seul 2% des cours d’eau sont en bon état écologique et 100% étaient pollués aux pesticides, sans parler des PFAS qui ont contaminé toute la chaine alimentaire. Les dépenses liées à la dépollution, aux effets sur la santé, auxquels s’ajoutent tous les autres coûts cachés, se chiffrent en milliards d’euros, selon différentes études. Et les effets de ses pollutions touchent toutes les populations, rurale comme urbaine. Comme presque toutes les fragilités, il n’existe pas de clivage urbain rural / urbain, trop souvent agité de manière factice ou idéologique ou par paresse intellectuelle.
Malgré ces constats locaux, malgré les nombreux ravages qu’engendre ce modèle sur la santé humaine, malgré les coûts financiers exorbitants qu’il fait subir à la société entière, fragilisant de surcroit notre économie, on observe pourtant qu’une partie de la classe politique, bretonne, française, internationale, continue d’œuvrer pour maintenir coûte que coûte ce modèle capitaliste destructeur.
L’atténuation et l’adaptation au dérèglement climatique devraient être l’affaire de tous et les enjeux sur le long terme la priorité par rapport à des approches clientélistes ou court-termistes. Force est de constater que le retard pris est conséquent et pourtant, le déni reste de mise pour certaines et certains.
En France, les collectivités territoriales jouent un rôle très important pour faire face aux enjeux écologiques, ne serait-ce qu’au titre de premier investisseur public. Malgré les vents parfois contraires, il faut continuer, accentuer nos ambitions pour une société plus juste et plus écologique.
C’est dans ce contexte que ce rapport nous est présenté. Nous ne pouvons que saluer le travail réalisé notre collectivité et ses agentes et agents sur les différents piliers du rapport et cela dans un contexte budgétaire inédit et dur.
Au travers ce document, notre collectivité démontre qu’elle agit avec responsabilité et de manière volontaire, pour prendre toute sa part à l’effort collectif. Réduire nos émissions de GES, agir en faveur de la biodiversité et l’eau, maitriser notre empreinte foncière, favoriser une agriculture respectueuse du vivant, prendre en compte les vulnérabilités sociales, sont autant d’actions qui s’inscrivent en faveur d’un modèle cohérent, résiliant avec les enjeux sociétaux de notre époque et dont notre collectivité s’est emparée au regard des compétences qui lui sont propres.
Pour terminer, je voudrais profiter de cette délibération pour également saluer le travail d’autres structures publiques et de leurs agentes et agents qui agissent courageusement au quotidien et qui sont attaquées, dénigrées, menacées de disparition.
L’office Français de la Biodiversité, subit des dégradations récurrentes de ses agences par des militants syndicaux agricoles, avec parfois des menaces physiques contre les personnes. Il est désolant de constater le peu de soutien, voire le dénigrement de ses propres agents pour des raisons électoralistes par certains membres des derniers gouvernements successifs.
L’Agence De l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie, qui pour rappel a « vocation à accélérer le passage vers une société plus sobre et solidaire, créatrice d’emplois, plus humaine et harmonieuse », fait pour sa part l’objet d’attaques en règle, le parti Les Républicains demandant même sa fermeture.
Pour faire la nécessaire transformation écologique, ici comme partout en France il faut des femmes, des hommes, des outils, des structures qui accompagnent les individus, les entreprises, les collectivités. Toutes ces agences et les agents qui les composent, comme nos propres agents font parties du service public et travaillent pour l’intérêt général avec des missions essentielles. Il s’agit de les défendre plutôt que de les dénigrer, de renforcer leurs moyens plutôt de que les supprimer.