Cette nouvelle carte scolaire se doit de répondre à 2 enjeux principaux :
- l’équilibre des effectifs dans les collèges et leurs capacités d’accueil ;
- la recherche de mixité sociale et scolaire au sein des établissements.
Pour mener à bien cette démarche, notre collectivité a été accompagné par deux spécialistes de la mixité sociale et scolaire : Etienne Butzbach, coordinateur du réseau « mixité à l’école » pour le CNESCO (Centre national d’étude des systèmes scolaires) et Choukri Ben Ayed, professeur de sociologie à l’université de Limoges.
Un travail de concertation a été mené avec toutes les parties prenantes : le Département, les services de l’Education nationale, les communes, les établissements scolaires et les parents d’élèves.
Ainsi, entre les mois de mars et d’octobre 2023, des ateliers et réunions ont permis de recueillir les avis, craintes et propositions. Au total plus de 300 parents ont été consultés. Si pour notre groupe cette concertation aurait pu être plus ambitieuse, notamment à destination des familles les plus précaires, elle est néanmoins globalement positive.
En parallèle de cette nouvelle sectorisation, le Département déploie une programmation conséquente de travaux sur les bâtiments de certains collèges, afin d’offrir des conditions d’accueil optimales à tous les élèves. Le restructuration totale du collège de Cleunay a commencé, la construction d’un nouveau collège dans le quartier de Beauregard a également été validé et d’autre opérations vont suivre.
La mise en œuvre de cette nouvelle carte scolaire s’effectuera à compter de la rentrée 2024 et s’étalera sur 3 rentrées scolaires.
Selon nous, pour améliorer le climat scolaire et les parcours des enfants, permettre une réelle mixité sociale et scolaire, il ne suffit pas de modifier une sectorisation, il faut aussi l’accompagner avec une ambition politique et des moyens supplémentaires. Ce sera le cas pour une partie des familles qui verront leur enfants aller dans un établissement éloigné avec une aide à la restauration et un accompagnement pour les transports.
Deux autres acteurs seront prégnants dans la réussite de cette nouvelle sectorisation : les établissements privés catholiques et l’Education nationale. Pour cette dernière, l’engagement a été pris par le DASEN (directeur académique des service de l’Education nationale) de mieux répartir les moyens à sa disposition en Ille-et-Vilaine afin qu’ils bénéficient aux établissements ayant les Indices de Position Sociale (IPS) les plus bas. Nous y seront attentifs.
Si les orientations prises nationalement pour l’avenir de l’Education nationale ne nous conviennent pas depuis plusieurs années (Pacte enseignant, Service national universel, réforme du lycée professionnel, expérimentation des uniformes,…), cela ne doit pas empêcher les collectivité d’agir de leur côté. Cette sectorisation n’est pas parfaite et ne peut pas corriger l’ensemble des problématiques auxquelles la communauté éducative fait face, mais c’est déjà un pas important.
Pour notre groupe, deux autres chantiers doivent s’ouvrir pour les collèges publics du département afin de continuer d’agir au quotidien pour les élèves et leurs familles :
- la mise en place d’une tarification sociale dans les cantines qui va de pair avec une ambition forte de notre Plan Alimentaire Territorial (PAT) pour une alimentation locale et bio dans les cantines;
- une analyse fine de l’évolution des voyages, sorties et activités dans les collèges publics car l’inflation des coûts semble à la fois empêcher des parents de financer ces temps, mais aussi de décourager les équipes éducatives de coordonner des projets. La question des budgets alloués comme de l’accès aux droits des familles les plus précaires est à étudier.
Pour information, ci-dessous, la programmation pour chaque collège.