Le projet d’usine Bridor à Liffré était devenu le symbole d’une approche de développement économique en inadéquation avec les enjeux du XXIème siècle. Il est maintenant temps pour le camp écologiste de penser la suite, et de mettre fin aux caricatures qui consistent à traiter les écologistes d’ennemi.e.s du travail et de l’économie. La transformation écologique de la société que nous appelons de nos vœux est créatrice d’emploi, pour une économie relocalisée et peu émettrice de carbone.
Ce projet, nous le dénoncions pour plusieurs raisons :
- Le site choisi : il s’agit d’espaces naturels boisés et de terres agricoles, le tout situé sur une tête de bassin versant, composé de zones humides, d’un bocage de qualité, d’habitats de plusieurs dizaines d’espèces protégées ainsi que des arbres bicentenaires.
Parce qu’il nécessite une consommation en eau exorbitante (187 millions de litres d’eau potable)
- A cela s’ajoute la situation géographique dans un bassin de plein emploi qui connait déjà une pénurie structurelle de main-d’œuvre pour travailler dans le secteur de l’agroalimentaire, un prix de l’immobilier dissuasif pour les bas salaires et une absence récurrente de logements locatifs. Autant de conséquences qui génèrent un éloignement des salariés de leur lieu d’emploi, qui ne sera donc pas local in fine.
- Et c’est sans compter le modèle économique de cette usine, avec pour finalité la production de viennoiseries surgelées industrielles destinées essentiellement à l’exportation. Loin de nous l’envie de priver à chacun.e le droit de manger des croissants industriels standardisés partout dans le monde, mais nous sommes sûrs qu’il est possible de construire des filières locales et artisanales dans ces différents pays.
Car la réindustrialisation de la France doit être compatible avec d’autres objectifs que notre pays s’est également fixé : réduire nos émissions de gaz à effet de serre, enrayer l’effondrement de la biodiversité, s’inscrire dans les objectifs du Zéro Artificialisation Nette, s’engager dans une démarche d’autonomie alimentaire ou encore réduire notre consommation d’eau pour faire face aux pénuries actuelles et à venir.
Pour ce faire, il est nécessaire d’accompagner la transition de notre économie pour s’engager dans une voie d’adaptation et de résilience face aux effets du dérèglement climatique. Ainsi, il est possible de créer un grand nombre d’emplois dans beaucoup de secteurs porteurs de sens : l’agriculture paysanne, la rénovation énergétique des logements, les mobilités actives (industrie du vélo), le transport ferroviaire, l’économie circulaire mais aussi les énergies renouvelables.
Ce samedi à Liffré venez nombreux et nombreuses à 11h à la mairie de Liffré, pour débattre, échanger avec nous concernant les enjeux de transition écologique et l’avenir de l’économie bretonne.
Journée de soulèvement contre le projet d’usine Bridor à Liffré | Facebook