Communiqué de presse


Conjoint avec les élu.e.s écologistes de la Ville et Métropole de Rennes, les groupes du conseil régional de Bretagne Breizh a-Gleiz, Les Ecologistes, Les Ecologistes de Bretagne et Daniel Salmon, sénateur d’Ille-et-Vilaine.

« Plan eau : Macron noie le poisson »

Comme de plus en plus de pays à travers le monde, la France doit faire face à un défi de taille : préserver sa ressource en eau, tant d’un point de vue qualitatif que quantitatif. Les prévisions des scientifiques sont sans appel, la disponibilité en eau est en baisse constante. Ce phénomène va s’accentuer irrémédiablement durant les prochaines années, notamment sous l’effet du dérèglement climatique. Pourtant, le plan eau présenté par Emmanuel Macron le 30 mars 2023 manque totalement d’ambition.

Si on peut reconnaitre que des mesures vont dans le bon sens, comme celle sur la tarification progressive, par ailleurs déjà mise en place par plusieurs majorités locales écologistes et de gauche (comme à Rennes, Bordeaux et Grenoble) ou l’évolution de la réglementation pour la réutilisation des eaux usées, force est de constater que ce plan ne s’attaque pas à la racine du problème et se veut surtout incitatif.

En effet, le gouvernement avait l’occasion de s’atteler à la nécessaire refonte du modèle agricole intensif, incompatible avec les enjeux de réchauffement climatique et de sobriété en matière de consommation de la ressource en eau. Mais c’est l’inverse qu’il a choisi, en faisant porter les efforts essentiellement sur les particuliers, efforts nécessaires, mais qui ne concernent qu’une petite partie de l’ensemble des consommations.

Le sujet de la reconquête de la qualité de l’eau a largement été oublié. Pourtant, la lutte contre les pollutions, particulièrement celles d’origine agricole (nitrates et pesticides) est essentielle au niveau sanitaire et environnemental (99% des eaux brutes bretonnes sont contaminées aux pesticides). Et moins de qualité, c’est moins de quantité d’eau potable disponible. C’est bien ce qui rend incompréhensible la position du ministre de l’agriculture, qui veut faire réévaluer par l’Agence nationale de sécurité sanitaire la procédure d’interdiction du S-métolachlore, qui dégrade la qualité des masses d’eau et porte atteinte à la santé humaine. En effet, cet herbicide est suspecté d’être cancérigène par l’Agence européenne des produits chimiques.

L’eau est une ressource vitale et doit rester un bien commun.

Aussi, nous demandons :

– l’organisation d’une conférence citoyenne sur l’eau au niveau national, pour engager une réflexion démocratique sur son partage entre les différents usages,

– un accompagnement ambitieux à la transformation du modèle agricole dominant vers des pratiques agroécologiques, plus sobres en consommation d’eau, qui favorisent sa retenue dans les sols et respectueuses de l’environnement et la santé humaine.

– un moratoire sur les projets à fort impact sur les cycles de l’eau (méga-bassines notamment)

– une prise en compte des évolutions de la ressource en eau dans nos choix de moyens de production d’énergie (les centrales nucléaires consomment entre 12 et 25 % de l’eau prélevée en France)

-une augmentation considérable du budget des Agences de l’eau.

,