Intervention de politique générale du groupe EFC

Session 17-18 novembre 2022

Chers collègues,

J’ai lu et entendu, ces derniers jours, des membres de la minorité nous disant avoir alerté il y a quelques mois sur les difficultés actuelles du département concernant un certains nombres de sujets, en disant, en filigrane que la majorité départementale ne serait pas à la hauteur des enjeux. Je ne veux pas, notre groupe ne veut pas, entrer dans ce petit jeu pour savoir qui a dit ou proposé quoi en premier, qui serait dans le réel et qui ne le serait pas.

Car je pourrais, au moment de l’ouverture des travaux de la COP27 et dans une période où l’eau manque partout, ressortir les déclarations et programmes politiques des écologistes, alertant seuls ou presque il y a déjà des dizaines années sur la nécessité d’une action rapide et forte pour freiner notre empreinte carbone, préserver les ressources et faire la nécessaire transition écologique de notre modèle de société.

Je pourrais aussi, dans une période où les précarités s’accroissent, ressortir des archives et relire les alertes nombreuses de la gauche face à la casse du service public de l’éducation, de la santé et des transports organisée depuis longtemps, mais aussi les déclarations du camp progressiste dénonçant le fonctionnaire bashing qui fut à la mode longtemps à droite, et qui parait si désuet aujourd’hui.

Mais je ne vais pas le faire. Car la question n’est pas de savoir qui a dit quoi en premier, mais bien de voir ce qui a été voté, ou pas, ce qui a été fait, ou pas, par les forces politiques présentes dans cette assemblée comme au niveau national, et des conséquences qui découlent de ces votes et actions pour notre territoire et ses habitant.es.

Je le dis donc, oui, notre majorité de gauche et écologiste se soucie des personnes âgées et des personnes handicapées, comme elle se soucie tout autant des enfants et des personnes privées d’emploi. Nous ne faisons pas de hiérarchie entre les difficultés de nos concitoyennes et de nos concitoyens car nous ne voulons laisser personne au bord de la route. Conscients que notre collectivité est la collectivité cheffe de file de la solidarité, nous portons les compétences obligatoires du Département avec force comme nous portons des politiques facultatives avec conviction, car nous savons qu’elles sont tout aussi essentielles et complémentaires.

Et donc, à l’opposé des propositions du gouvernement de droite, d’un éventuel capage budgétaire annonçant une forme de recentralisation, à l’inverse d’une réforme des retraites qui va appauvrir les plus de 50 ans, actifs comme retraités, nous portons des politiques volontaristes qui allient transformation écologique, justice sociale et égalité des droits. Cette session va donc nous permettre de lancer ou de concrétiser plusieurs politiques ambitieuses, le tout dans un contexte budgétaire qui, dans les prochaines années, s’annonce tendu pour les collectivités territoriales.

                Politiques de transition et de transformation écologique tout d’abord, avec des orientations ambitieuses portées par mes collègues Ludovic Coulombel et Franck Pichot, dans le cadre d’une convention avec NeoToa renouvelée, pour un numérique responsable ou encore pour un projet alimentaire territorial d’Ille-et-Vilaine.

Le numérique est une donnée vitale pour notre collectivité et pour la vie de nos concitoyen.ne.s. Construire une stratégie du numérique responsable est donc essentiel, pour limiter nos impacts énergétiques et notre pression sur les ressources, pour porter des alternatives aux GAFAMs mais aussi pour améliorer la qualité du service public, pour permettre l’égalité des droits et la lutte contre le non-recours.

                Porter un projet alimentaire territorial pour l’Ille-et-Vilaine, c’est à la fois travailler pour une nourriture saine et de qualité pour les personnes fréquentant les établissements qui sont directement ou indirectement liées au département, mais aussi être moteur pour promouvoir et développer une agriculture paysanne, locale et biologique. Nous pouvons insuffler la création de nouvelle filières, porteuses d’emploi, du champ à l’assiette. 

Pour mesurer et évaluer les actions et les impacts de ces nouvelles politiques, comme sur l’ensemble des actions de notre collectivité, il nous faut aussi avancer sur un budget carbone et une comptabilité socio-environnementale. C’est ce que proposera notre collègue Nicolas Perrin durant cette session. Nous devons tester et construire les outils qui vont permettre à notre collectivité d’assurer sa trajectoire carbone et prendre sa juste part dans le défi climatique.  

Nous débattrons également de l’opportunité de créer deux nouveaux CDAS dans le département, accompagné d’une nouvelle sectorisation dans la couronne rennaise, pour permettre une action sociale de proximité de meilleure qualité, au plus près des habitantes et des habitants. Nos assistantes et assistant familiaux vont quant à eux bénéficier d’une évolution de leur rémunération et de leurs indemnités plus importantes que la revalorisation règlementaire, preuve que le département sait aussi prendre sa part dans la revalorisation des métiers du secteur social.

Enfin, notre groupe portera demain un vœu pour alerter et mettre en garde l’Etat, le ministère de l’intérieur concernant les possibles annulations et reports d’évènements culturels et sportifs pendant la période des Jeux Olympiques de l’été 2024. Après plusieurs années de crise Covid qui ont conduit à un affaiblissement de beaucoup de structures, souvent associatives, il n’est pas possible d’attendre sans concertation ni prévision des annonces qui pourraient conduire à la fin d’un certain nombre d’évènements et de structures qui font vivre économiquement nos territoires et leurs habitant.es, directement ou indirectement. Nous pensons que ce vœu, qui peut être largement partagé au sein de cette assemblée, peut-être une interpellation complémentaire à celle d’autres collectivités et collectifs culturels qui se sont déjà exprimés sur la question.

Sur ce dossier, comme sur l’ensemble des politiques, l’Etat doit apprendre à écouter et à concerter, que ce soit les élus locaux, les entreprises, les associations, les collectifs et plus globalement toutes celles et tous ceux qui font le dynamisme de notre territoire.

Olwen Dénès, co-président du groupe EFC

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