Intervention du groupe EFC sur le plan de soutien sécheresse 2022

Session des 29 et 30 septembre 2022

Marion Le Frène, Co-Présidente du groupe écologistes, fédéralistes et citoyen·ne·s

Monsieur le Président, cher.e.s collègues, 

Je tiens à affirmer le soutien de notre groupe EFC au plan de soutien au secteur agricole. L’été caniculaire que nous avons traversé a été catastrophique pour un grand nombre d’exploitants agricoles, tout particulièrement chez les maraîchers, arboriculteurs et éleveurs. Pertes de récolte, impact sur les stocks de fourrage, revenus en chute. Ajoutez à cela la hausse inédite des coûts de l’énergie que nous connaissons, d’autant plus violente pour les professionnels qui ne bénéficient pas du bouclier tarifaire, et vous avez là un cocktail explosif aux conséquences dévastatrices pour de nombreuses exploitations. 

Le soutien qu’apporte notre collectivité est donc plus que bienvenu face aux risques financiers et psychosociaux qui pèsent sur une grande partie de la profession. 

Mais ne nous y trompons pas. Ces épisodes caniculaires ne sont pas exceptionnels. Nous le savons, tous les scientifiques et experts le disent, ces phénomènes extrêmes sont appelés à se répéter très régulièrement. 

Alors que fait-on ? Doit-on continuer les politiques de soutien actuelles consistant à mettre des pansements, simplement indemniser les calamités agricoles qui ne feront que se multiplier ? Est-ce un modèle économique soutenable sur le long terme, sans compter l’impact moral sur les premiers et premières concernées par ces pertes ? 

Ou bien alors, est ce qu’on n’engagerait pas rapidement et de manière urgente un vrai changement de notre modèle agricole ? 

Nous, écologistes et fédéralistes, notre opinion est faite depuis longtemps : nous sommes convaincus qu’il nous faut au plus vite développer un modèle agricole résilient qui intègre pleinement les enjeux de biodiversité. Cela veut dire :

  • Développer massivement les exploitations bio autonomes qui ne dépendent pas d’intrants et pesticides importés ;
  • Abandonner les cultures trop gourmandes en eau, comme le maïs, au profit d’alternatives économes ; 
  • Défendre une agriculture qui nourrit et non une agriculture qui serait principalement tournée vers la production d’énergie ;
  • Défendre une agriculture des circuits courts plutôt qu’une agriculture d’export.

Un tel modèle est un modèle d’avenir. C’est un modèle qui protège la ressource en eau, il est inutile de rappeler ici combien c’est important : sans eau, pas d’agriculture. Nous avons déposé un vœu en ce sens qui en rappelle les enjeux. 

Nous devons soutenir un tel modèle, par notre politique de soutien à l’installation et à la transition des paysannes et paysans, mais aussi via notre politique d’achat. Dans les collèges comme au Département, il nous faut acheter plus de bio, plus de local, c’est un levier exceptionnel pour soutenir le développement d’un modèle agricole bio et en circuit court dont nous avons cruellement besoin.