Intervention de politique générale du groupe EFC

Groupe écologiste, fédéraliste et citoyen

Session 29-30 septembre 2022

Comment ouvrir cette session de rentrée sans parler des catastrophes que la Bretagne a subies cet été ? Nous espérions notre territoire épargné par son climat modéré, au regard des drames vécus par d’autres pays depuis déjà plusieurs années : les températures insoutenables en Inde, les inondations et coulées de boue au Pakistan … 

Aujourd’hui cette certitude s’est écroulée : le réchauffement climatique est bien là et ses impacts dramatiques : nos monts d’Arrée ont brulé, notre mythique forêt de Brocéliande a brûlé ; les températures ont atteint des niveaux inégalés au gré des vagues de chaleur ; la sécheresse a mis en difficulté notre végétation, notre faune, notre ressource en eau …

Nous aurions aimé ouvrir cette rentrée par des propos positifs, de l’insouciance, mais les conséquences sont trop importantes pour ne pas les regarder en face. Les chiffres de la surmortalité de cet été ne sont pas encore connus, mais fort est à parier que de nombreuses personnes parmi les plus faibles d’entre nous, les personnes âgées, les personnes en difficulté respiratoire … n’en seront pas sortis indemnes. 

Nous pensons aussi aux professionnels du monde agricole, notamment aux maraichers, arboriculteurs, éleveurs, qui souffrent particulièrement de cette sécheresse et les pertes de récolte qu’elle a engendrée. Nous allons voter un plan de soutien lors de cette session que nous soutenons. Il ne doit cependant pas occulter le changement de modèle que nous devons opérer pour rendre notre agriculture nourricière, qui protège le vivant et résiliente face au changement climatique qui entraîne des tensions sur l’accès à l’eau. 

L’eau justement. Cet été caniculaire a achevé de mettre en péril l’accès à la ressource en eau en Ille-et-Vilaine, au point que le Préfet de Région n’exclut pas la possibilité de coupures sectorielles cet hiver. La ressource en eau dans notre département est dans un état préoccupant, en quantité comme en qualité, il est plus qu’urgent de s’en préoccuper et d’agir. Notre groupe déposera aujourd’hui un vœu en ce sens. Si nous n’agissons pas nous devrons faire des choix. Et pas seulement choisir entre remplir les piscines ou arroser les terrains de golf. La question se posera d’arroser nos cultures ou avoir de l’eau au robinet.

L’été qui s’achève a été éprouvant, l’hiver qui arrive ne s’annonce pas non plus sous les meilleurs hospices. A la crise de l’eau, s’ajoute la crise énergétique. Les prix de l’énergie explosent et, malgré le bouclier tarifaire, cette situation va peser bien plus fortement sur les personnes les plus pauvres qui devront probablement faire un choix entre payer leurs factures d’énergie ou se nourrir. Pire encore, si nous connaissons un hiver rigoureux, nous risquons de connaître des ruptures d’approvisionnement car plus de la moitié des réacteurs nucléaires du pays, que l’on pensait pourtant garants de notre production énergétique, sont à l’arrêt. 

Les collectivités aussi ne sont pas épargnées par cette situation. Chacune est appelée à faire preuve de sobriété cet hiver pour éviter les ruptures d’approvisionnement. Nous allons discuter lors de la session du plan de sobriété qui apporte des réponses concrètes à la hauteur des enjeux. Mais on le sait, malgré cela, le surcout pour la collectivité sera important. Nous avons la capacité d’y faire face, mais qu’en est-il des plus petites collectivités ? Victime du dogme libéral qui a imposé la libéralisation du marché de l’énergie, et à l’heure où leurs ressources sont rognées, elles vont très probablement devoir y faire face seules sans le soutien massif de l’Etat. Le vœu qui sera proposé à l’assemblée sur l’accès aux tarifs réglementés de l’énergie pour les collectivités est plus que bienvenu, nous le soutiendrons.  

Notre majorité de gauche et écologiste, consciente des enjeux qui nous attendent va mettre en place une politique ambitieuse pour relever ces défis, dont les principaux traits sont présentés dans le projet de mandature.  Nos concitoyens et concitoyennes demandent plus de politiques sociales et écologistes ambitieuses et efficaces, dans notre département comme ailleurs, et l’ont fait savoir en portant une majorité de gauche et écologiste à la tête de notre institution. Ils ne veulent pas du peu de vision et d’ambition de certains qui parlent de « pragmatisme », pragmatisme qui s’apparente plus à de la démagogie. Les économies de bout de chandelle et autres solutions du passé qu’on essaie de nous vendre ne suffiront pas. Nous ne pouvons pas – ne devons pas – continuer sur la voie qui nous a conduit à cette situation ! Nous proposerons pendant ce mandat un vrai projet de territoire, ambitieux, au plus près des besoins concrets des habitantes et habitants de notre beau département. 

Je vous remercie.